Sujet: Concours n°8 ♦ Votes jusqu'au 13/10/14 Dim 5 Oct 2014 - 22:22 | |
| Concours n°8 niah niah niaah.
Bonsoir, mes petits Doudous. Alors oui, je sais, en général je lance les votes le lundi. Mais je préfère le faire tout de suite pour m'éviter de perdre du temps demain. Donc. Ce concours d'écriture n°8 était un essai. J'ai essayé d'apporter un peu de nouveauté, mais le changement n'est pas définitif. Je pense alterner avec l'ancien fonctionnement des concours d'écriture, et j'essayerai de trouver de nouvelles idées. (Si vous avez des propositions à faire, je serai ravie de vous lire par MP.) Finalement, nous avons reçu 6 participations à ce concours. Je vous avoue que je m'attendais à en recevoir beaucoup moins (moins de 3, en fait.) Je suis contente. Voici les textes que nous attendions tous. ♥ - Participation n°1 :
Je me souviens du jour où l'on s'est rencontrées. Il y avait tellement de monde ce jour-là, les chances pour que l'on se croise étaient infimes. Tu étais une parmi tant d'autres. J'étais une parmi tant d'autres. Et pourtant, nos routes se sont croisées. On a discuté, on a partagé et, en quelques phrases, nous avons compris que nous avions beaucoup en commun. Une part de moi a toujours cru au destin, et aujourd'hui je sais que nous rencontrer, devenir amies, c'était notre destin. Un peu comme des âmes-sœurs. C'est d'ailleurs ce que tu es devenu. Ma sœur. Tu étais ma meilleure amie. Une confidente, avec qui je partageais tout. Quelques larmes, mes inquiétudes, mes espoirs, mes rêves et mes ambitions. Mais aussi et surtout, des délires à n'en plus finir, des rires et de la joie. Le bonheur d'être ensemble, tout simplement. Un bonheur qui a duré plusieurs années. Des années merveilleuses, remplies de souvenirs précieux. Je ne regrette aucun des instants que l'on a passé ensemble. Mais le temps a passé, et on a changé. Nos vies ont pris des chemins différents et, chaque jour, nous avançons dans une direction qui nous éloigne un peu plus l'une de l'autre. De loin, je te regarde avancer, faire de nouvelles rencontres et de nouvelles expériences, sans moi. Parfois, tu reviens me les raconter. Parfois, tu les gardes pour toi, et les instants de ta vie dont je ne fais pas partie sont de plus en plus nombreux. C'est normal, c'est ton droit. Nous en sommes arrivées à un stade de notre vie où l'on a plus autant besoin de l'autre qu'avant. Souvent, j'ai envie de te hurler de ne pas m'oublier. Mon seul désir est de t'agripper le bras et de te tirer en arrière pour qu'on retourne à l'époque où il n'y avait que toi et moi. Te garder pour moi, juste pour moi, égoïstement. Mais je ne peux pas faire ça, parce qu'au-delà de ce que je ressens, il y a toi. Toi et tes yeux qui brillent, toi et ton sourire qui s'épanouit un peu plus. Tu es heureuse. Sans moi, mais heureuse quand même. Alors je me tais et je souris quand tu me racontes ce que tu veux bien me raconter. Je t'écoute me parler de ces gens que tu connais et pas moi, je te regarde rire en te remémorant des choses que tu as vécue sans moi et je cache mon sentiment d'abandon tout au fond de mon coeur, préférant profiter de ta présence tant que je le peux encore. Pendant des années, tu as été ma meilleure amie, tu m'as offert bien plus que tu n'en as conscience. Aujourd'hui, c'est à mon tour de t'offrir quelque chose. Ta liberté. Vas-y, amuse-toi, avec ou sans moi, cela n'a pas d'importance. Vis et sois heureuse. Et ne t'inquiète pas pour moi, tant que je verrais ce sourire sur ton visage, j'irai bien. Création de Rika, concours de graphisme n°1.
- Participation n°2 :
Dessin de Jesse Mc Berry, concours de dessin n°3. Sept personnes. Un manoir dont toutes les sorties avaient disparu. Sept personnes, et un lapin doué de parole. Tels étaient les principaux éléments de cette histoire. Parmi les sept personnes se trouvaient trois femmes et quatre hommes. La rousse pleurnicharde se nommait Anna. La demoiselle à la robe verte et du genre lassée de la vie avant l'heure avait pour nom Cathia. L'enfant espiègle à la chevelure dorée répondait au nom de Katleen. L'homme au haut de forme et de nature suspicieuse déclarait s'appeler Tom. L'aveugle pas très dégourdi et presque chauve se faisait appeler Jim. Le blondinet, frère jumeau de Katleen, était surnommé Jean. Enfin, le brun un peu - beaucoup - dérangé ne portait pas de nom, sinon un numéro, 95. Pourquoi cela ? Tout le monde l'ignorait. Mais c'était louche. Ces braves personnes étaient à l'origine trois groupes : Cathia, Anna, Katleen et Jean d'un côté, Tom et Jim et l'autre. Et 95 que personne ne connaissait. Deux des groupes étaient venus ici pour explorer ce vieux manoir, pour des raisons différentes. Pour 95, mystère. Et toutes ces personnes, au moment de partir, ont réalisé que c'était à présent impossible. C'était insensé. La porte d'entrée et toutes les fenêtres ne pouvaient pas disparaître ainsi, comme par enchantement. C'était ce que tout le monde pensait. Et pourtant, c'était bel et bien arrivé. Et cela provoquait une grande panique chez nos amis. Sauf pour 95 qui semblait presque s'en amuser, et Cathia qui avait l'air de réfléchir à tout ceci. Ils cherchèrent pendant un moment un quelconque moyen de sortir, puis se rendirent à l'évidence : il n'y en avait pas. Cathia réfléchissait. 95 souriait. Anna pleurait. Les autres étaient très, très inquiets. Et puis ils rencontrèrent le lapin. Bien évidemment, au début, en l'entendant parler, ils en prirent peur. Mais ils réalisèrent vite qu'il était inoffensif. Même Tom ne le suspectait de rien. Ce qui était bien étrange, d'ailleurs. Un lapin qui parle, et tout le monde s'y adapte aussi facilement. C'était presque insensé. Ils étaient insensés. Peut-être perdaient-ils la raison. Oui, c'était sans doute cela. Ce qui explique le meurtre. En effet, Jean fut tué. On retrouva son corps sans vie dans l'armoire d'une chambre close. Complètement close. Il avait été décapité. Ainsi, après avoir été attaqué, il n'a absolument rien pu faire ; il est mort sur le coup. Donc, le tueur l'avait assassiné, mis dans cette armoire et était parvenu à refermer la porte - de l'intérieur, notons-le. La chambre n'avait aucune fenêtre, aucun passage secret, rien. Juste cette porte, qui n'avait guère de petit espace en-dessous, au-dessus. Il était absolument impossible de fermer cette porte de l'extérieur, en faisant penser qu'elle avait été fermée de l'intérieur. Une chambre close inexplicable. Tout ceci plongea toutes ces personnes dans une profonde anxiété. Le lapin passa beaucoup de temps avec Katleen, après cela. Il la consola du mieux qu'il put. L'enfant développa ainsi une grande affection et confiance pour le lapin. Et pendant ce temps, Cathia cogitait et 95 riait. De part son étrange comportement, et bien que cette chambre close soit inexplicable, 95 fut suspecté. Il fut décidé qu'on l'enfermât dans la cave, en veillant bien à ce qu'il n'ait aucun moyen de sortir. La clef fut confiée à Cathia, qui semblait la plus digne de confiance de part son attitude calme – et surtout part le fait qu’elle semblait totalement désintéressée par sa propre vie ou celle d’autrui, rendant peu probable la possibilité qu’elle commette un meurtre -, et cette dernière la dissimula dans sa chambre. Quelques temps plus tard, tandis que le lapin jouait avec Katleen, que Tom s'excusait auprès d'Anna pour avoir été trop rude, et que Jim tentait vainement de sympathiser avec Cathia, on entendit un cri. Il s'agissait de 95. Tout le monde se rua vers la porte de la cave ; elle était toujours fermée. Alors, Cathia se hâta – à sa façon - d'aller chercher la clef dans sa chambre ; revint et ouvrit la porte. Ils descendirent quatre à quatre les marches de l'escalier, pour retrouver en bas le corps sans vie de 95. L'homme supposé être l'assassin était devenu une victime. Il avait été assassiné à l'instant, c'était clair et net. Alors que tout le monde était avec une autre personne, donc avait un alibi. Personne ici n'avait pu commettre ce meurtre. Le lapin, alors, parla : « C'est insensé. Personne n'a pu commettre ce meurtre ici. Et nous n'avons vu personne d'autre que nous dans ce manoir, depuis que nous sommes ici, n'est-ce pas ? ... Ce n'est pas normal. Ni Jean, ni 95 n'ont été tués par un humain. Ni par un lapin. Je suis persuadé qu'une force supérieure dont nous n'avons pas la moindre idée est à l’œuvre... » ... Voilà des propos bien étranges. Étonnants, même venant d'un lapin. ... En voilà, une personne bien suspecte, ma foi ! Une force supérieure ? Il perd la raison. Il ne sait plus quoi inventer pour être sûr que le doute ne tombe pas sur lui ! Il a très certainement usé d'un quelconque stratagème possible seulement pour un lapin pour assassiner 95 ! Après tout, nous ne savons pas grand chose d'un lapin qui marche sur deux pattes et qui parle. Tout est possible. Et c'est ce que pensaient tous les autres, bien évidemment. Alors, ils tuèrent le lapin. Tant pis pour lui. Il n'avait qu'à pas faire le fou. Et maintenant, les voici de nouveau plongés dans une peur sans nom... Cathia ? Où allait-elle donc ? Alors que tout le monde panique, les mains tâchées de sang, elle s'en va comme si rien n'était ? Suivons-la, voulez-vous bien ? Elle se rendit dans sa chambre et se saisit d’un carnet, et nota. Ah, même moi, je ne sais guère ce qu'il y a dedans... « Encore un de mort, hein ? Décidément... Je me demande si elle va prendre ma vie, aussi ? Ce serait intéressant, tout de même, d’être tuée par quelque chose au-dessus du domaine des humains... Mais en même temps, je n’ai pas tellement envie de lui faire plaisir, d’aller dans le flot de ses plans... Comme c’est agaçant. Je me demande si elle m’écoute, là, tout de suite ? Bonjour ? » ... Bonjour. Et au revoir.[...] Anna, en se baladant, trouva une robe verte au sol. Sur l’étiquette, elle pouvait lire le nom « Cathia ». Qui était-ce donc ? Elle alla voir les trois autres survivants : Tom, Jim et Katleen, et leur demanda s’ils avaient déjà entendu parler de cette personne. Tous répondirent à la négative. ... Tuer, effacer, changer les avis. Tout ceci est en mon pouvoir. Je suis la déesse de cette histoire. Je peux tout modifier à ma guise. Créer des chambres closes inexplicables, faire accuser quelqu’un n’ayant absolument rien fait, le faire tuer par ses camarades malgré leurs liens. Je peux détruire tout ce qui rend la vie cohérente. Après tout, une histoire ne dévie jamais de ce que raconte la narratrice.
- Participation n°3 :
Création de Seiden, concours de graphisme n°4. Elle avait toujours été la jeune fille un peu simplette de la famille. Elle parlait sans cesse de choses auxquelles elle croyait et qui, sans le moindre doute, ne pouvaient exister. Les gobelins n’existent pas ; ce sont les loups qui viennent chiper le poisson la nuit, tout le monde le lui a dit. Les sirènes ne sont que chimères également : toutes ces légendes de bateaux disparus en mer n’ont probablement rencontré qu’une simple tempête. Mais elle y croyait. Dans son petit village de pêcheurs, on avait tendance à l’ignorer. Tous ceux qui lui adressaient la parole pouvaient s’attendre à ce qu’elle ne les lâche plus d’une semelle. Elle viendrait toujours déblatérer des inepties, alors l’on préférait faire comme si elle n’existait pas. Chez elle, chaque fois qu’elle la voyait, sa mère soupirait. Ne trouverait-elle donc jamais un homme qui acceptât d’épouser sa fille ? Personne ne viendrait donc la débarrasser d’un tel fardeau, une bouche à nourrir sans la moindre petite once de cervelle ? Elle désespérait. En revanche, son père et son frère l’estimaient beaucoup. Ils n’avaient pas particulièrement le temps de l’écouter mais, contre toute attente, elle était très douée pour manœuvrer le bateau familial. Alors parfois, elle allait en mer avec eux, et le père comme le fils affirmaient que cela leur portait chance. Peut-être avaient-ils raison. Un jour, ils ne revinrent pas. Une semaine passa. Une deuxième. Puis tout un mois. Personne n’avait de nouvelle, alors ils furent tout deux déclarés morts en mer. Une cérémonie eut lieu à l’église du village, et le prêtre déplora la perte de deux hommes si jeunes, qui laissaient derrière eux une veuve pleurant à chaudes larmes, et une orpheline perdue. Les corps n’étant pas revenus, ce furent de bien étranges funérailles. Puis la vie reprit son cours ; il le fallait bien, tôt ou tard. La jeune fille, naïve, demandait régulièrement où est-ce qu’ils étaient passés. Sa mère perdait pied. Elle désespérait, et son désespoir la poussait à devenir de plus en plus dure avec sa fille. Cette dernière, bien qu’un peu trop candide au goût de son désormais défunt père, se sentait le devoir de découvrir ce qui avait bien pu se passer. Elle soupçonnait un monstre marin, une créature aquatique vicieuse qui aurait décidé de faire de sa famille son goûter. Elle en parlait autour d’elle, et l’idée la travaillait de plus en plus. Les autres levaient les yeux au ciel, et lui disaient de ficher le camp, parce qu’elle les ennuyait. Personne ne payait attention à ce qu’elle pouvait dire, comme d’habitude. Mais elle ne comprenait pas ça, non, elle ne voyait pas l’ennui qu’elle leur causait. Alors un jour, elle prit le bateau. Elle partit. Au petit matin, elle emporta de la nourriture, de l’eau, se fit des réserves qu’elle stocka sur le bateau. Le port grouillait déjà de monde, puisque les marins partaient toujours tôt, parfois même avant que le soleil ne se lève. Elle partit en même temps qu’eux. Elle tenait absolument à apercevoir ce qui avait tué son père et son frère. Cela avait probablement de grandes dents pointues. Ou peut-être était-ce un serpent marin ? Ou encore cette baleine géante aux crocs acérés ? Ou cette pieuvre énorme aux bras aussi durs que l’acier ? Elle voulait savoir. On ne détruisait pas impunément sa famille, qui était déjà branlante auparavant. C’est ainsi qu’elle se retrouva, seule au milieu du bleu de l’océan. Elle avait jeté l’ancre, son frère lui avait montré comment faire une bonne cinquantaine de fois. Alors, assise sur le pont, elle observait. Elle n’avait même pas pris la peine de sortir une chaise, elle s’était assise à même le sol, bien que cela la forçât à tendre le cou pour voir ce qu’il se passait par-dessus le bastingage. Elle n’y avait pas pensé, trop occupée qu’elle était à guetter la chose qui avait eu raison de son paternel. Elle attendait, et elle attendait, encore et encore. Elle pensait, avec toute la logique dont elle était pourvue, que si le monstre avait dévoré des membres de sa famille, elle était la prochaine. Et qu’elle le verrait. Mais finalement, elle finit par s’endormir par terre. Ce qui la réveilla fut une goutte d’eau, tombée sur son front. Encore engourdie par le sommeil, elle se leva lentement. Elle avait l’impression d’avoir dormi moins d’une minute, et pourtant, le ciel était déjà si sombre… Mais ce n’était pas la nuit, non. Une tempête approchait. Le bateau était déjà secoué par les vagues. Le temps pouvait changer si vite en mer. Perplexe, elle resta figée quelques secondes, avant de décider que lever l’ancre serait une mauvaise idée, et qu’en la laissant jetée, elle ne risquerait pas de se faire emporter. Et peut-être que cette tempête était annonciatrice de l’arrivée du monstre. Oui, elle était confiante. Elle n’avait pas le temps de fuir. Mais cette ancre l’entravait ; la tempête était sur elle, le bateau était à deux doigts de se retourner, tourmenté par des vagues si hautes qu’on aurait dit des montagnes. Des vagues plus violentes, plus brutales que le bruit d’un coup de canon en rase campagne. Ca résonne. Ca fait mal au crâne. On en est sourd pour quelques secondes, après coup. Ainsi, la mer était sauvage. Elle prenait tout le place, rugissait et s’abattait de tous côtés. Mais il n’y avait pas de monstre. Et elle ne pouvait plus éviter les caprices de la nature. Horrifiée, elle sut qu’elle allait mourir. Cernée par le bleu de l’eau, qui virait au noir à l’instar du ciel, elle sut qu’elle allait être engloutie. Elle sut que ce qui avait tué sa famille, c’était cette mer déchainée. La mer la dévorerait. Elle n’était pas de taille à l’affronter, elle, une pauvre humaine, contre le monstre qu’était devenu l’océan en cet instant. La vague s’effondra sur elle. Elle s’effondra elle aussi, broyée par la masse de ce flot ravageur. Elle ne pouvait plus respirer. L’eau emplissait ses poumons, le sel brûlait sa gorge. Les yeux écarquillés, elle ne voyait rien. Elle avait mal, elle se fait emporter. Et puis la douleur disparut. Elle partit, comme endormie ; elle n’était plus que l’un des nombreux enfants que la mer recueillit en son sein.
- Participation n°4 :
Un, deux. Un, deux. Tirer, se pencher en avant. Encore et encore. Je sens le vent caresser mes jambes. Tiens, la balançoire avance toute seule maintenant. Je me laisse bercer par cette balançoire, qui crée en moi un sentiment de nostalgie tout en me paraissant étrangère. Je frissonne et remarque que je suis vêtue d'un mélange entre la robe que j'étais censée partager avec ma sœur et celle qui a appartenu à maman. Je ne comprends pas pourquoi mon corps aF frissonné, une brise agréablement chaleureuse m'enveloppe doucement à chaque fois que j'avance. Je ne sais pas où je suis et cela ne me préoccupe aucunement, je me sens étrangement à ma place. Je semble être dans le ciel, il y a des nuages idylliques à peu près partout autour de moi. Je ferme les yeux et inspire l'air qui me semble plus pur que jamais. Puis, je sens la balançoire s'immobiliser lentement. Je m'apprête à recommencer à donner de l'élan à la balançoire lorsque j'aperçois quelque chose qui semble à part dans ce décor paradisiaque. Quelque chose semble être sur un nuage qui s'approche. Je n'ai pas peur, de toute façon, je me sens bercée par le vent malgré l'immobilité de la balançoire et l'impression que le vent me protégera persiste. Puis je vois. C'est lui, c'est ce garçon de l'école. Ce garçon qui n'est vraiment pas beau. Ce garçon qui me fait sentir misérable et stupide. Stupide parce que je ne peux pas m'empêcher de suivre sa silhouette du regard dès qu'il apparaît et misérable parce que l'image que je renvoie l'est. Je me sens tellement petite et faible et ridicule. Cette apparition a fait disparaître la douceur et la chaleur de ce moment. Ce garçon est assis sur ce nuage et rit. Il rit avec une fille avec laquelle je voudrais être amie. Il me voit et il a une expression épuisée et fait semblant de ne pas me voir. Le nuage passe devant la balançoire et je ne peux faire autrement que de me taire. Une fois le nuage devenu flou, j'essaye de retrouver cette sérénité en remettant la balançoire en mouvement. J'essaye et j'échoue. A présent je suis envahie par les pensées sombres et un poids s'installe sur mon cœur. Encore un essai de faire bouger la balançoire mais tout comme moi, elle semble avoir perdu tout aspect frivole en un instant, elle semble être devenue morose. En fait, j'aimerais être morose, moi aussi. Parce que je ne le suis pas. Non. Je suis en colère. Saleté de garçon qui me fait me sentir misérable, qui ne le sait même pas et qui s'en fiche. Saleté de mère qui a osé me donner vie. Pourquoi. Je trouve cela tellement égoïste. Je n'ai jamais demandé à vivre moi. Et puis un nuage orageux passe au loin. Un nuage orageux qui représente ces disputes incessantes qui me font monter les larmes aux yeux. Oh mais ce ne sont pas des larmes de tristesse faiblarde. Enfin, si, elles sont faibles. Faibles parce que des larmes de rage, de colère. Il est bien connu que de tous les sentiments humains, la colère est le sentiment le plus méprisable, le plus ridicule. Et ce sont des larmes de rage coulent sur mes joues. Parce que je n'en peux plus d'être un humain faible. Parce que je n'en peux plus de gueuler, toujours gueuler. Je ferme mes yeux avec violence tout en laissant quelques grossièretés m'échapper. Je ne veux pas penser à cette colère, je n'en peux plus de cette colère. Je n'en peux plus. Alors mon regard explore les environs avant de se baisser. Il y a des nuages. Sous ces nuages, au loin, il y a sûrement le sol. Et si je m'écrasais sur le sol? Je n'aurais plus jamais à ressentir. Je suppose que c'est immoral de penser de la sorte. Oui, ça l'est. Non, je ne veux pas penser cela. Alors effaçons les dernières pensées. Forcément, la vision du regard repoussé apparaît comme si l'envie d'oublier ma colère l'avait rappelée à moi. Je suis amoureuse de cette image idéalisée que j'ai de lui. Je sais que cette illusion se détruira. Je le sais. Je sais qu'elle est en train de, peu à peu, se détruire dans cet instant même. Je me rends compte qu'il ressemble bien plus à ce personnage fictif que j'adore au quel je le comparais si souvent. Oui, ses qualités, il en a quelques-unes mais ses défauts, ah ses défauts, il les a quasiment tous. Je me rends compte qu'il n'est ni gentil, ni attentif aux autres. Je vais essayer de l'aimer pour ce qu'il est. Mais pourquoi essayer puisqu'il ne souhaite rien de plus, que je le laisse en paix. Je crois. Et j'ai dit, j'ai dit que je l'aimais. Enfin, l'une a deviné et je l'ai dit aux autres. Quatre personnes qui le savent. Quatre personnes qui font en sorte que je ne sais si je dois continuer à l'aimer ou si je dois me réveiller, ou encore si je suis déjà éveillée. J'ai envie de vomir. Un autre nuage approche et je saute sur l'occasion pour essayer de faire dévier mes pensées dans une autre direction. En apercevant la personne sur le nuage je suis légèrement surprise. C'est moi. Je me vois. J'essaye de me parler mais je ne m'écoute pas et je m'ignore. Je me vois commettre des maladresses. Je me vois mettre l'assiette dans le micro-onde et mettre le minuteur sur 40:00 à la place de 00:40. Je me vois éteindre mon réveil par maladresse. Je me vois commettre ces erreurs qui me hantent. L'autre moi, commence à chercher quelque chose un peu partout, et je suppose que c'est la carte que j'avais perdue. Puis, elle, enfin moi, se redresse et se tourne vers moi. Je me regarde et même si d'une certaine façon nos regards se croisent j'ai l'impression qu'elle ne remarque pas ma présence. Etrange. Son nuage s'approche de la balançoire et j'ai peur d'une collision. Elle me passe à travers. Serais-je un fantôme ? Oh mais qu'est-ce que je raconte, c'est une moi-même qui vient de me traverser. Alors, ces choses, ces apparitions, seraient-elles des illusions? Peut-être, sûrement, je ne le saurai probablement jamais. Je m'entends soupirer. Je suppose que je ne peux pas fuir. J'essaye de faire réavancer la balançoire et je réussis avec quelques efforts. Après quelques aller-retours, je plonge dans un nuage. L'odeur sucrée du nuage et une impression de joie m'emplissent. A présent la balançoire avance de nouveau sans efforts. Je sais que lorsqu'un orage passera, je regretterai ce moment, je sais que j'aurai l'impression d'avoir été ridicule. Mais, je suppose que c'est dans cette joie inconditionnée et dans ce malaise inconditionné qui s'alterne que consiste mon état amoureux. Pour l'instant, je m'en fiche. Je suis heureuse, sur mon nuage, en ne réfléchissant pas. Je chante la chanson de Pinkie Pie et je suis heureuse. Tout va bien. De toute façon, qu'est-ce qui pourrait ne pas aller bien? Le monde est beau aujourd'hui. Dessin de Boulet du Monde ♥ , concours de dessin n°4.
- Participation n°5 :
Dessin d' Elzira , concours de dessin n°1. Je me souviens. C'était après avoir lu un livre, l'idée avait germée dans ma tête. Et elle ne m'avait plus lâchée. Je la trouvait belle, comme idée. Alors, j'avais pris un crayon à papier et une feuille blanche. J'avais écris son nom tout en haut. Je savais déjà ce que je voulais mettre. Je voulais que si elle se sente triste, elle puisse écouter et sourire. Je voulais que si elle était joyeuse, elle se sente éternelle. Je crois que c'est normal de souhaiter ça. Ou alors, je suis bizarre. Je ne sais pas. Toujours est-il que la perspective de contribuer à quelque chose me rendait légère. Vraiment. J'avais décoré la pochette aussi. Et puis, j'avais décidé que je ne lui dirai rien. Parce que je n'aime pas que les autres me soient redevable. Parce que je ne voulait pas qu'elle se sente obligée d'une quelconque responsabilité. Et parce que je vis dans un monde ou je ne pense pas. Je n'imagine jamais les conséquences de mes actes. Je pense toujours que tout se déroulera comme je l'avais imaginé. Et je me trompe toujours. Enfin. Toujours est-il qu'elle avait laissé son sac dans le hall. Et elles étaient toutes parties. J'avais glissé, le cœur battant, le paquet. Et les avaient rejoint, ensuite. Comme si de rien n'était. Parce que c'est ainsi que je l'avais décidé. Après le dernier cours du soir -c'était en français, je crois- elle avait enfin vu le papier cadeau. Et ça lui avait fait peur. Parce qu'elle ne savait pas qui c'était. Ce n'était pas son petit ami, ce n'était pas Margot. Bien sûr, puisque c'était moi. Mais je le niais. Parce que je l'avait décidé ainsi. Très vite, la situation dérapa. Et je dus avouer : Oui, c'est moi. Le CD est de moi. Elle avait hochée la tête puis sourit. Encore aujourd'hui, il m'arrive d'y penser. Et je me demande si elle l'a toujours. Si elle l'écoute toujours quand elle est triste, et si cela la rend joyeuse. Et si elle l'est déjà, est-ce qu'elle se sent éternelle. Et j'aime imaginer qu'elle sourit lorsque passe la dernière note. Et qu'elle se dit que c'était une belle idée. Aussi belle que notre amitié.
- Participation n°6 :
Création de MyCat, concours de graphisme n°1. Maman. Je connais la vérité. Je sais tout. Je sais que tu n'as jamais voulu de moi. Je sais que tu avais tout fait pour que je ne naisse jamais. Je sais que je suis une erreur, un accident. Oui, je sais. Mais malgré tout, je t'ai toujours aimée, parce que tu es ma mère... Te souviens-tu de toutes ces fois où je me suis dressée contre ton autorité ? Je le regrettais immédiatement. J’éprouvais bien trop de respect pour toi. Le fait de m’énerver contre toi me faisait affreusement culpabiliser. Au final, je me considérais toujours comme coupable, fautive. Je ne rejetais pas la faute sur toi. Je me disais que tu étais sévère parce que je faisais de mauvaises choses. J’avais toujours voulu que tu sois fière de moi. Fière d’avoir donné naissance à une fille que tu ne désirais pas. Et même lorsque tu me frappais violemment, lorsque tu me punissais, je ne disais rien. Quand on m’a emmené loin de toi et loin de papa, on ne me frappait plus. Mon corps n’était plus couvert de blessures. Pourtant, je n’étais pas heureuse, non. Je voulais retourner auprès de toi. Toi, ma mère, celle qui m’a donné la vie, même si tu aurais préféré me la retirer. Toutes les histoires qui parlaient de mères me faisaient penser à toi. Je pleurais beaucoup. Je me sentais coupable pour tous les coups que j’avais reçus, parce que tu m’avais fait croire que je les méritais. A chaque fois que je versais des larmes, je comprenais que tu étais très précieuse à mes yeux. Si seulement cet amour avait été réciproque… Maman, c’est fini. J’y ai longtemps réfléchi, et je pense qu’il faut qu’on arrête. Je ne supporte plus d'être injustement punie. Je ne peux plus accepter toutes ces blessures que tu m'infliges. Je ne veux plus que tu battes jusqu'au sang. Au moment où tu liras ceci, je serai déjà bien loin. Je ne sais pas encore où. J’irai par-ci, par-là, me laissant guider par mon instinct. Je sais que tu seras plus heureuse sans moi. Mais n’oublie jamais que je t’aime, que je t’ai toujours aimée, et que je t’aimerais toujours. Maman, toi et moi, nous n’avons jamais été complices, nous n’avons jamais été proches. Si tu éprouves ne serait-ce qu’un peu d’affection envers moi, exauce mon vœu. Toi et moi, jouons. Jouons à cache-cache. Et lorsque tu me trouveras, ce sera la fin. La fin de nos souffrances, car en me cherchant, je saurai que tu m'aimes. Et en me retrouvant, que ce soit demain ou dans 20 ans, tu prouveras que tu tiens à moi.
Voilà. N'oubliez pas de voter. ♥ Et toi, Invité, quel est ton texte préféré ? |
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