Sujet: Concours n°14 ♦ Retrouvailles - Votes jusqu'au 06/07/15 Lun 29 Juin 2015 - 21:46 | |
| Concours d'écriture n°14 Retrouvailles BONJOUR, BONSOIR À TOUTES ET À TOUS J'arrive donc tardivement pour clore les inscriptions au concours d'écriture n°14 (c'est la faute de la màj d'accord ). Le thème était « Retrouvailles ». Et c'est avec joie que j'ouvre les votes, parce que j'ai bien reçu des participations, et pas une, ni deux, mais trois ! Si c'est pas beau ça VOICI DONC LES TEXTES - Participation n°1:
Quand on me dit le mot retrouvailles, je pense juste au moment où deux personnes se retrouvent. Mais peut-être que finalement, les retrouvailles ne sont pas juste cela. On m’a un jour dit, que pour se retrouver, il fallait se perdre avant. C’est à ce moment que j’ai réalisé combien les complications s’accumulaient. Les retrouvailles, qu’est-ce que c’est finalement? Combien de questions est-ce que ça peut soulever? Qu’est-ce qu’on se dit après tout ce temps séparé? Probablement après avoir été séparé, les sujets de conversation ne sont pas toujours les plus intéressants. Mais le temps, le temps qui a des ravagé des relations peut également les reconstruire. Comme les ponts qui se détruisent par le temps, les amitiés ont aussi cette malchance. Je peux dire par expérience qu’on ne peut pas toujours avoir ce que l’on veut. Parfois, c’est difficile, mais il faut laisser aller l’amitié et oublier les retrouvailles. Cela ne fonctionne pas toujours. Pour conclure, non je ne parle pas de la nôtre, mais j’ai perdu mon amie de la garderie.
- Participation n°2:
Assis près de la fenêtre, il regardait dehors, attendant leur retour. Il n'avait pas besoin de vérifier l'heure pour savoir qu'ils n'allaient plus tarder. Il le savait simplement. A chaque voiture qui passait, il se redressait, alerté par le bruit. Et si ce n'était pas la bonne, il continuait à attendre, comme chaque jour. Il ne trouvait pas vraiment le temps long, ne réalisant pas la quantité de secondes ou de minutes qui s'écoulaient. Il était prêt à attendre toute la journée pour eux. C'était d'ailleurs ce qu'il faisait. Il les attendait, repensant à leurs cris, à leurs rires. Aux moments de jeux et aux câlins. Penser à eux l'occupait alors qu'il attendait leur retour. Et puis enfin, la voiture qui tournait dans l'allée. Le bruit des pneus sur les graviers. Les portières qui claquaient. Il se levait d'un bond, la queue frétillant de bonheur et d'impatience, pour rejoindre la porte d'entrée. Une fraction de seconde plus tard, elle s'ouvrait, et ils entraient tous en même, dans un joyeux chahut. Les cartables étaient lancés par terre, les chaussures aussi. La maman râlait et les ramassait à la place des enfants, qui se précipitait sur lui pour le couvrir de caresses. Leur chien, fidèle compagnon qui les attendait toute la journée. Celui qui arrivait à mettre de la joie dans leur petit cœur blessé si ça c'était mal passé à l'école, celui qui récoltait leurs secrets et leurs bêtises. Les petits doigts collant s'emmêlaient dans ses poils, les bisous pleuvaient sur sa truffe et déjà, un des enfants attrapait sa balle pour jouer. Lui les léchait vigoureusement et les reniflait, découvrant des odeurs inconnues tout en s'assurant qu'ils allaient bien. C'était ses enfants, ses petits maîtres humains. Et leurs retrouvailles lorsqu'ils rentraient de l'école, c'était son moment préféré de la journée.
- Participation n°3:
Je suis là, debout, fixant la foule. Nous sommes le 29 décembre et la neige délicate s'accroche à mon bonnet en laine grise, à mes cheveux épais, à mes mitaines. Le bout de mes doigts est gelé parce qu'ils tiennent la barre en fer de la valise. Il fait froid, mais je m'en moque, parce que je sais que tu es là, sans doute, pas très loin. Que tu attends. Que tu m'attends. Mais je ne te vois pas. Il y a trop de monde dans le parc. Je n'avais pas ce souvenir là. Surtout pour un hiver aussi froid. Je resserre mes doigts sur la valise et effectue un demi-tour. Je cherche encore dans la foule ta grande silhouette, la tache blonde de tes cheveux. Je te cherche, toi.
Tu es là. Je te vois d'en bas. J'ai choisi cette place parce que je savais que je te verrais d'ici. Je m'accoude à la barrière du pont, la neige picote la peau nue de mes bras. Et je te regarde me chercher, un sourire moqueur au lèvre. Ta valise, avec ses roues, à fait un sillon dans la neige. C'est comme cela que je t'ai repéré. Tu as ton bonnet. Celui que je t'avais offert, le dernier jour. Et cela ne m'étonne pas. Je t'avais toujours imaginé avec ce bonnet, depuis. Je savais que tu le porterais le plus souvent possible. Parce que je te l'avais offert et que tu es comme ça. Parce que je te manquais, et que ce bonnet te faisait pensé à moi, que c'était comme si j'avais été là, les mains dans les poches et que je t'avais dit « chouette bonnet » et c'était pour cette raison que je te l'avais offert. Parce que je savais que tu le porterais aujourd'hui. Et qu'ainsi, quand bien même tu as beaucoup changé, je pouvais reconnaître le bonnet.
Je suis là, dans ce parc, à te chercher des yeux. A côté de moi, des enfants ont entrepris de faire un bonhomme de neige. On en faisait aussi, avant. Tu te souviens ? Mais maintenant, tu n'es plus là. On dû moins, tu n'as pas l'air d'y être. J'aurais dû me douter que tu ne viendrais pas. cinq ans, c'est long. Tu as sûrement oublié. Tu m'as sûrement oublié. Pourtant, toutes ces années, j'avais été sûre que tu viendrais. Je n'avais jamais douté de toi un seul instant. Jamais je n'avais pensé que tu m'abandonnerais. Que tu m'oublierais, que tu referais ta vie. Et que le 29 décembre serait pour toi un jour banal, où l'on se prépare à réveillonner avec les amis. Je ne veux pas croire tout ça. Alors, je continue à te chercher.
Tu es là, en bas. Cela fait cinq minutes maintenant que tu vacilles de droite à gauche, que tu me cherches. Je profite de ce spectacle. Je n'ai toujours pas décidé si j'allais descendre. Peut-être est-ce mieux si je ne descend pas, si je te laisse partir, comme je l'avais fait il y a cinq ans, dans ce même parc, un 29 décembre. Pourtant, je te regarde, toi, debout dans l'allée enneigée du parc. Je regarde comme tu n'as plus rien de la gamine que j'avais laissé partir, et que pourtant tu lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Je souris encore. Ton bonnet est couvert de neige.
Je suis là, je serre la poing. Ma gorge me brûle. Tu ne viendras pas. Tu ne viendras plus. J'ai envie de hurler, de pleurer. J'avais tellement attendu ce jour. Je l'avais tellement rêvé, le soir, en m'allongeant sur mon lit, mon bonnet serré contre ma poitrine. Bien sûr, tu venais toujours, souriant, les mains dans les poches, et tu aurais dit « Chouette bonnet ». Et j'aurais souris. Peut-être même aurais-je osé te serrer dans mes bras. Mais là, aujourd'hui, ce n'est plus un rêve. Et tu n'es pas là. Je balaye une dernière fois le parc du regard. Je me souviens de chaque endroit, de chaque cachette et de chaque jeu. L'été, on allait même parfois jusqu'au lac, pour se baigner. Je ne te cherche plus, j'ai compris que c'était vain. Tu ne viendras pas.
Tu es là. Tu remonte l'allée, jusqu'à la grille du parc. Je te regarde encore. Il n'est pas encore trop tard pour te courir après. Je sais que tu attends encore que je le fasse. Je me redresse. Tu as passé la grille en fer forgé, ta valise à la main. Je ne te vois plus. Je souris toujours. Là où tu étais, la neige est toute tassée. Il y avait des enfants qui jouaient dans la neige, à tes côtés. Comme nous avant, les après-midi d'hiver. Je renverse la tête et regarde le ciel. J'ouvre la bouche et laisse entrer les flocons dedans. Tu adorais faire ça, quand tu étais gamine. Une larme roule sur ma joue. C'est la seule et unique que je verserais pour toi. Je ne te courrais pas après. Je te laisse partir, toi et ton bonnet. Je te laisse partir, toi et tes dix-neuf ans. Faire ta vie. Je ferais la mienne de mon côté, avec mes vingt-quatre ans.
J'annoncerai les résultats lundi prochain au soir, soit le 6 Juillet. Et toi, Invité, pour qui vas-tu voter ? |
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