Sujet: [Bric-à-brac] Calotte glacière ♫ Mar 8 Avr 2014 - 19:46 | |
| Bonjour! (J'ai découvert cette section, alors je viens vous faire partager deux/trois trucs que je fais de ma vie :enfant: ) Petits glaçons graphiques - Avril 2014::
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Petits glaçons d'OS - Petit OS généreux (concours de Noël d'un autre forum):
Sentant un flocon se déposer avec douceur sur sa joue, la jeune femme leva les yeux vers le ciel. De ces centaines d'étoiles qui l'illuminaient semblaient s'échapper toutes ces particules brillantes qui venaient alors recouvrir les trottoirs de la ville. Plus loin, les lumières des enseignes s'allumaient les unes après les autres, éclairant quelques malheureux piétons qui attendaient un bus qui ne viendrait probablement pas. Ils resteraient ici, sous la neige qui envahirait progressivement la chaussée, avant de rentrer chez eux, rejoindre des enfants, une femme ou un mari. Certains d'entre eux avec des paquets dans les bras emballés dans du papier cadeau bon marché acheté à la supérette du quartier. Cependant, lorsqu'ils pousseraient discrètement la porte de derrière, par peur que les enfants ne découvrent ce triste secret, ils songeraient aux sourires émerveillés qu'ils obtiendraient le lendemain matin. Cela fit sourire la jeune femme à la veste rouge. Elle enviait ce petit bonheur tranquille auquel aspirait tous ces gens. Personne ne l'attendait à la maison, elle, ni ce soir, ni jamais. Elle était partie tardivement des bureaux des grattes ciels de la ville, travaillant encore un peu, alors que chacun s'empressait de rentrer chez lui, un sourire heureux aux lèvres. Baissant la tête, elle descendit avec prudence les marches gelées de l'escalier qui menait à la vielle station de métro. Malgré sa situation souterraine, le froid s'y engouffrait avec impatience, mais sous son manteau et ses allures froides, la jeune femme ne frissonna pas. Les effluves de la ville firent tressaillir ses narines fines. Transpiration, urine, Chanel N°5, tous ces individus qui parlaient si fort et dont l'haleine était sponsorisée par Marlboro et Nespresso, elle ne les sentait même plus. La jeune femme en avait prit l'habitude au fil des années qu'elle empruntait cette même station au lever du soleil et à la nuit tombée. Ce soir-là, pourtant, était particulier. Des enfants riaient en attendant leur métro, leurs petites mains nouées à celles de leurs parents qui souriaient eux aussi. Plus loin, un musicien grattait quelques accords sur une guitare qui semblait l'avoir accompagné toute sa vie. La douce mélodie la détendit, la jeune femme sourit légèrement. Le jeune homme posait ses doigts longs et fins sur les cordes oxydée du manche de son instrument, au fil de son inspiration. Il se laissait porter par les émotions qui l'assaillait sans se soucier des regards ennuyés des passants. De son instrument qui prenait vie sous ses doigts, se dégageait un morceau tendre, chaleureux, affectueux. Une sensation de bien-être envahit la jeune femme. Alors que ce musicien était là, tous les soirs, donnant de ses heures pour procurer quelques instants de bonheur aux gens, pour la première fois elle l'écoutait vraiment. Et lui? Il se moquait des passants, bien qu'un chapeau soit posé à ses pieds, sur cette vielle couverture qui le séparait du sol. Une rame de métro s'arrêta alors et fut prise d'assaut, stoppant sa rêverie. Une masse s'y précipita dans un brouhaha exagéré. La station se vida. Bientôt, il ne resta plus que le musicien et la jeune femme. Cette dernière baissa les yeux vers le petit réceptacle destiné à recevoir un peu d'argent. Il était vide. Ce jeune homme jouait depuis des heures maintenant, et personne ne s'était arrêter pour l'écouter jouer, tant chacun préparait déjà le réveillon de ce soir. S'arrêtant à sa hauteur, la jeune femme sortit son porte-feuille un billet de 50 dollars et le déposa au creux du vieux chapeau poussiéreux. Le musicien leva alors ses yeux, des émeraudes brillantes et secoua négativement la tête, refusant l'argent qu'elle lui donnait. Ses cheveux bruns, bouclés, lui encadrait le visage, alors que grattant plus doucement les cordes, il levait la tête vers elle. La jeune femme en fut troublée. Qui, jouant dans le métro, refuserait cet argent? Elle le reprit alors, le rangeant à l'intérieur de son portefeuille. Le jeune homme posa alors sa guitare sur ses genoux et la regarda. Forte, elle prit la parole. - Merci.,dit-elle simplement, de sa voix douce. Pris au dépourvu, le musicien leva un sourcil interrogateur. - Vous jouez vraiment bien. Merci de faire partager votre talent. Merci de m'avoir fait passé un bon moment., reprit-elle avec davantage d'assurance. Le musicien se contenta de sourire. Un sourire vrai, pas l'un de ces sourires hypocrites qu'elle voyait tous les jours. Une lumière jaillit alors au bout du tunnel et son métro arriva. Le jeune homme prit à son tour la parole. - Vous devriez rentrer chez vous, on vous attend surement pour le réveillon.,dit-il d'une voix grave, rauque presque. Elle sourit à son tour, secouant négativement la tête. - Puis-je vous inviter à boire un café? Cela vous réchauffera, il fait froid, ici., répondit-elle de sa voix douce. Le musicien secoua négativement de la tête. Alors qu'elle prenait la direction des escaliers qu'elle avait empruntés précédemment, son métro parti, vide. Il haussa un sourcil et lui demanda son prénom. Jude., répondit-elle dans un sourire avant de disparaître dans la rue. Le musicien secoua la tête, amusé, avant de reprendre sa guitare entre ses doigts.
Quelques minutes plus tard, une heure peut-être, il faisait nuit dans la ville. Les rues étaient désertes et le musicien restait seul dans la petite station où s'engouffrait toujours ce même vent froid. Il fut de nouveau tiré de ses pensées par le claquement de talon qui se dirigeait vers lui. Il aperçut alors Jude s'approcher avec deux verres de café fumant à la main. - Vous allez vraiment attraper froid à rester ici. Tenez, il est encore chaud.,dit-elle, un sourire chaleureux aux lèvres. La remerciant, il attrapa le gobelet qu'elle lui tendait et soupira d'aise alors qu'il en avalait la première gorgée. Souriant, il lui fit un peu de place sur la vielle couverture à même le sol. D'abord mal à l'aise, Jude vint s'asseoir à ses côtés, buvant son propre café. Il reprit alors sa guitare et d'une voix claire et douce se mit à fredonner un morceau au gré des accords qu'il jouait.
Hey Jude, don't make it bad Take a sad song and make it better Remember to let her into your heart Then you can start to make it better
Jude éclata de rire en posant sa tête sur son épaule alors qu'il jouait encore le morceau.
Ils étaient deux inconnus en ce soir de Noël. Chaque jour, ils se croisaient sur cette même rame de métro mais ils ne se sont jamais parlé. Ils auraient passé leur réveillon seuls si ils ne s'étaient pas arrêtés quelques instants dans la course effrénés du temps. Dans les bras l'un de l'autre, ils fêteront ce réveillon ensemble, se réchauffant le cœur grâce à la chaleur humaine.
- Autre petit OS, qui faisait partie d'un projet de fiction oublié :'] (Vers Septembre 2013):
Main dans la main, ils s'élancèrent en riant à travers la campagne. Sans jamais s'éloigner l'un de l'autre, ils coururent à travers les champs en fleurs, une forêt épaisse aux senteurs boisées. Leur sourire illuminaient leur visage et leurs yeux brillaient alors que parfois, ils se regardaient. A bout de souffle, ils s'arrêtèrent à l'orée d'un jardin fleuri, où les roses aux pétales brillants de rosées encadraient des sentiers entretenus soigneusement. Comme dans un paysage enchanteur, tout semblait y vivre plus intensément encore. Les yeux rieurs, le jeune homme observa un papillon se poser sur l'épaule de son amie Les lèvres rosées de cette dernière s'étirèrent en un sourire amusé, alors que le papillon s'envolait de nouveau à la recherche d'une fleur, une véritable cette fois-ci. Elle l'observa quelques instants se poser sur une superbe orchidée avant de détourner ses yeux souriants vers le jeune homme qui la regardait. Son regard la troubla par sa profondeur. Elle aurait tant aimé plonger dans cette iris aux reflets aigues-marines. Levant une main, il caressa la joue rosée de cette créature qui se trouvait si près de lui. Seul le son de de leur respirations hâtives et d'une mésange qui chantait quelques arbres plus loin les assuraient qu'ils étaient encore bien vivants. Le monde s'éclipsait autour d'eux, ne laissant que la personne aimée. Ils étaient bien vivants, certainement. Leur cœur ne battrait pas si fort dans leur poitrine si ce n'était pas le cas. Tels deux enfants ivres d'un sentiment dont ils n'avaient pas encore connaissance, ils se rapprochèrent. Elle s'imagina combien être dans ses bras devait être rassurant, comment son odeur devait être apaisante. Lui ne pensait qu'à la douceur qu'aurait sa peau sous doigts, à la légère pression que ses lèvres exerceraient contre les siennes. Ils étaient parfaitement inconscients et se plaisaient de l'être. Ils n'étaient que des enfants, après tout. Doucement, le jeune homme fit glisser ses doigts sur les contours de son oreille, rangeant une mèche qui s'y étaient échappée. Il aurait pu jurer que ses joues étaient sensiblement plus rouges, que sa poitrine se soulevait plus rapidement sous un souffle devenu court. Leur course dans la nature n'y était pas la seule coupable, il le savait. Et pour une fois, il n'avait cure de la présomption d'innocence. Il voulait être la cause de ce rougissement, sans savoir ce qui en adviendrait. La jeune femme posa ses mains sur son torse fort. Elle put percevoir combien son cœur battait fort, combien il l'aimait sans doute. Sans qu'ils en aient réellement conscience,leurs visages se rapprochèrent, leurs souffles se mélangeant, leurs nez se frôlant. Puis, lentement, leurs lèvres se frôlèrent, telle la caresse d'une plume. Une brise légère souleva les cheveux et les pans de la robe de la jeune femme, mais elle n'en avait cure. Leurs regards restèrent ancrés l'un à l'autre, aucuns d'eux ne souhaitait briser ce contact visuel. Il était bien trop précieux à leurs yeux. Le jeune homme fit de nouveau glisser ses doigts dans les cheveux de son amie, alors que de nouveau, il se pencha pour embrasser ces lèvres tendres et charnues qui semblaient l'appeler. Avec toute la tendresse de l'instant, il goûta à la saveur de ces dernières. Instantanément, il les adora, les adula. La jeune femme rompit ce contact quelques instants après, souriant davantage. Il la prit alors dans ses bras, ne voulant pas qu'elle parte, ni même que tout s'arrête. Elle s'y blottit avec plaisir, savourant l'effet de se sentir aimée. Ces deux enfants semblaient si parfaits, que rien ne semblait pouvoir les déranger. Pourtant, le jeune homme s'écarta, le sourire aux lèvres, se dirigeant vers le jardin des roses. Elle le suivit, se demandant bien ce qu'il souhaitait faire. Il observa les roses à peines écloses et de ses mains de pianistes, en cueillit une sans épine. Le regard amoureux et chaleureux, il se rapprocha de l'être aimé, et glissa la fleur à son oreille. Non loin d'eux, le carillon d'une église perturba le silence. Des cris et des acclamations se soulevèrent face à la sortie des mariés. Ils levèrent les yeux vers cette scène avant de se regarder à nouveau et murmurer, ensemble, telle une promesse d'éternité.
« Je le veux. »
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