Pour commencer, un peu de contextualisation.
Le mot école vient du latin
schola, signifiant « loisir consacré à l'étude », lui-même provenant du grec
skholê « loisir ». L'école est l'institution chargée de donner un enseignement collectif général aux enfants d'âge scolaire et préscolaire. L'âge de début d'instruction obligatoire se situe généralement aux alentours de 6 ans et est obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans ; en France, l'école maternelle accueille les enfants de 3 à 6 ans et même parfois, dès l'âge de 2 ans. Bien que l'instruction obligatoire ne débute qu'à 6 ans, la très grande majorité des enfants fréquentent l'école maternelle dès 3 ans.
En France, l'instruction obligatoire, désormais appelée « obligation scolaire », est fixée dans le 1er livre du
Code de l'éducation (art. L131 et suivants). L'article L. 131-2 dispose ainsi :
« L'instruction obligatoire peut être donnée soit dans les établissements ou écoles publics ou privés, soit dans les familles par les parents, ou l'un d'entre eux, ou toute personne de leur choix. »
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La mission première de l'école, c'est l'instruction : lire, écrire, compter. Le terme « instruction » vient du latin
instruere, qui équivaut aux termes « assembler », « élever », « bâtir », « munir », « outiller ». Car si l'acquisition de compétences intellectuelles sont mises au premier plan, elle ne représentent pas l'ensemble des apprentissages que l'on (je) peut juger primordiaux. Le rôle de l'école, c'est aussi de préparer les enfants à être de futurs – bons – citoyens, à les préparer à la société dans laquelle ils évoluent, à leur offrir des pistes qui leur permettront de déterminer quelles personnes il veulent être, quels choix ils veulent faire, à comprendre les règles et les normes qui régissent leur environnement ; à développer leur esprit d'équipe, la coopération, et bien d'autres valeurs souvent négligées.
Il s'agit clairement de « façonner » des êtres qui seront capables de prendre la « relève », d'assumer le monde dans lequel ils vivent, de respecter les autres (surtout dans les écoles laïques et publiques).
Le rôle de l'école est aussi de former les enfants à leur avenir professionnel, de leur donner les clefs nécessaires pour exercer une position au sein de la société. Ainsi, l'école transmet des savoir-faire, des savoirs théoriques, des savoir-être. Elle participe aussi grandement à ce qu'on appelle la socialisation secondaire, comme elle permet la rencontre et l'échange entre les différents élèves (encore une fois, ça s'applique aux écoles publiques – les écoles privées regroupant généralement un même type d'élèves, une même « caste » sociale).
On dit souvent que l'école est inadaptée. Inadaptée à qui, à quoi ?
L'école aurait oublié que l'apprentissage d'un métier à ses élèves n'est pas son unique moteur, spécialisant encore et encore ses matières et son choix sans pour autant le laisser réellement aux concernés. Ainsi, en France (je parle évidemment de l'école française, surtout les écoles publiques françaises, du moins pour l'instant), on doit choisir très (trop ?) rapidement d'abandonner certaines matières au profit d'autres, déjà soumis à la question : « quel métier veux-tu faire plus tard ». On demande à des adolescents qui n'ont même pas encore le droit de voter, de boire de l'alcool ou de conduire quel avenir ils imaginent pour eux-même, et, pire : on leur demande quel travail ils se voient accomplir pendant un certain nombre d'années. Alors si le sujet du débat n'est pas le travail, on peut quand même utiliser l'origine de ce mot (du latin
trepalium, un instrument de torture et qui est fêté un jour férié (sic)) pour appuyer l'absurdité de la chose.
Actuellement, ma position sur le rôle de l'école est assez négative. Je trouve que le système éducatif français mériterait un approprié remodelage. Mettre en avant la critique, le débat, la capacité à se poser des question serait essentiel pour essayer seulement d'inculquer l'intérêt et l'envie chez les élèves de s'éduquer, de s'instruire, d'aller simplement à l'école tous les matins. Si on apporte un vrai prix, une vraie contrepartie à l'école, il n'y aurait même plus besoin pour elle d'être obligatoire. Et cet apport, c'est la capacité à réfléchir par soi-même, à se demander pourquoi les choses sont ainsi, comment on peut agir pour le bien commun et surtout, à développer la curiosité et à la rassasier.