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Cassandre se promenait, inspectant les vitrines au peigne fin, essayant de deviner ce qui avait changé dans les étagères qu'elle connaissait par cœur. Le musée n'avait aucun secret pour elle et c'était un plaisir coupable que de se rendre ici, bloc-notes et crayon à la main pour ne rien oublier. Certains aimaient profiter de leur week-end en faisant les boutiques, d'autres en écrivant des histoires fantastiques et elle, elle se contentait d'un petit morceau de la réalité, parfois à l'autre bout du monde, parfois à l'autre bout du temps. Elle s'arrêtait, reprenait sa course, essayant d'éviter les enfants qui déambulaient et elle tentait de ne pas en avoir cure alors qu'elle inspectait pour la énième fois la maquette de l'Artésien. Elle prit quelques notes, les premières de la journée, tirant un trait entre le musée de la marine et un paragraphe traitant des Nuer. Quand elle aperçut les longues lignes de lettres, elle se rappela que du travail l'attendait chez elle, se rappelant surtout pourquoi elle travaillait aussi ardemment. La jeune femme n'avait pas prit de pauses depuis quelques temps et son beau visage impassible n'était terni que par la seule apparition de quelques cernes. Cassandre s'assit à même le sol pour écrire, elle savait que les sols des musées étaient souvent particulièrement confortables. Pendant des heures, elle suivit le même schéma, comme un robot que l'on aurait programmé; visiter, s'asseoir, prendre des notes, observer, visiter, s'asseoir, prendre des notes, observer ... Et ce, jusqu'à ce que le musée ne ferme ses portes. Et là, seulement là, elle consentit à rentrer chez elle. Lorsqu'elle sortait dans la rue, elle se confrontait à une nouvelle réalité et devait affronter la foule parisienne. Elle détestait Paris si l'on omettait ses musées. Le métro, les gens, leur façon de vivre, le stress. Rien ne lui plaisait dans cette vie où tout le monde cherchait à vivre à toute allure, comme s'ils ne voulaient que mourir le plus tôt possible. Elle se dépêcha de rentrer dans son petit appartement; son petit cocon était rempli d'objets en tout genre et le bazar accumulé aurait presque pu être artistique. La jeune femme se déshabilla de son manteau, jetant le bloc-notes sur le bureau dissimulé par une tonne de papiers et se dirigea vers la fenêtre. Quelques jours auparavant, elle avait planté une graine de tournesol et espérait que le peu de soleil parisien parviendrait à la faire pousser. Elle soupira, détachant sa longue chevelure blonde, laissant sa crinière léonine à l'air libre. Elle se mit à son bureau, cherchant dans les papiers éparpillés les notes qu'elle avait prise concernant les Nuer. L'ethnologie, elle adorait ça. Elle aimait particulièrement s'intéresser à ces peuples qui semblaient hors du temps, tant par leur façon de penser que de vivre. Dans ce monde chaos et de haine, elle aimait croire en un idéalisme qu'elle tentait de conserver. Soudain, on sonna à la porte. Cassandre eut d'abord dans l'idée de ne pas répondre avant de se résigner . Elle ouvrit, se doutant pertinemment de qui venait se présenter à elle.

▬ Salut ma belle !

Elle laissa rentrer Hector qui lui fit un grand sourire. Ils étaient à la même faculté et, bien qu'il n'étudiait pas l'ethnologie comme elle, ils possédaient quelques intérêts communs. Il ne lui demanda rien même d'avoir un sourire malicieux et, déjà, il l'avait saisit par la main pour l'entraîner loin de son cocon.

La jeune femme soupira quand elle se rendit compte qu'il l'avait traîné jusqu'au bar. Elle ne put s'empêcher de ronchonner.

▬ Tu es mineur Hector.
▬ Toi aussi Cassandre !

Malgré tout, ils rentrèrent tous deux dans le Lagon. Le bar ressemblait à un de ces bars de plage, la chaleur et les cocotiers en moins. Son ami commanda un cognac alors qu'elle ne prit qu'un diabolo, ne désirant pas culpabiliser.

▬ Alors, sur quoi tu bosses en ce moment ?
▬ Mon exposé sur les Nuer.
▬ C'est quoi ?
▬ Un peuple d'Afrique.
▬ Je parie que c'est encore un de tes peuples pacifiques et gentils qui ne veulent pas de la guerre.

Elle ne répondit pas à son sarcasme, tripotant son pendentif.

▬ Désolée d'être une idéaliste qui croit encore en l'être humain...

Déjà, je pense qu'une petite mise au point s'impose pour deux raisons; d'abord parce que je parle (normalement) assez peu de moi et que je suis persuadée que personne n'aura le courage de tout lire. Je peux même dire n'importe quoi en plein milieu que personne ne le remarquerait (cherchez pas, c'est pas vrai, j'ai la flemme). Avant de venir sur Epicarena, je ne traînais sur les forums que pour écrire, autrement dit sur les forums RPG. J'étais loin mais alors très loin d'être une grosse floodeuse, au contraire, je ne le faisais presque jamais et je ne gardais généralement pas (ou peu) de contacts avec des gens de forums. Je traînais, j'écrivais et répondais très vite, j'étais dans mon coin et je ne mettais jamais les pieds dans une chatbox. Je ne sentais pas à l'aise, même sur les forums avec des gens sympathiques ou quoi, je ne me sentais pas vraiment à ma place alors j'ai fini par ne plus y aller, sauf quelques fois. Cela faisait plusieurs temps que j'écrivais de manière plus sérieuse mais ça faisait aussi plusieurs temps que les forums sur lesquels je m'investissais, avec des personnages que j'appréciais et que je tentais de faire vivre ne donnaient rien. Les administrateurs n'étaient pas motivés, ne voulaient pas avancer le projet ou d'autres raisons qui font qu'un forum peut ne pas marcher. Du coup, j'ai fini par moi-même me démotiver, pensant même que j'apportais la poisse sur les forums. Et puis, je fouillais des top-sites quand je suis arrivée sur Epica; je ne sais même pas ce qui m'a fait venir. Le fait que ça soit un forum différent de ce que je côtoie, je me suis dis que je pourrais essayer, que ça pourrait me faire du bien. Je n'ai pas été déçue. En particulier par l'accueil des gens. Depuis le temps que je traîne sur les forums (ça fait bien sept ans que j'ai été introduite à l'univers du RPG), je crois que je n'ai jamais autant l'impression d'avoir été appréciée en aussi peu de temps. C'est sûrement une réflexion cliché mais c'est vrai. Je me suis sentie bien, à ma place, je me suis dis que j'arriverais enfin à tisser des liens qui ne tiendraient pas seulement à un personnage factice, à une personne que je ne suis pas. Je suis arrivée sur Epicarena en étant moi-même, en étant Alpheratz certes mais avant tout en montrant qui j'étais sans me cacher. Et on m'a acceptée comme ça, comme si c'était parfaitement normal. Je me suis attachée à cette petite communauté, j'ai commencé à discuter avec différentes personnes, peu à peu. Je me suis fixée l'objectif d'être la meilleure Solaris une fois, puis plusieurs (PUIS POUR LA VIE). Pour ce qui est de la Gazette, j'ai beaucoup hésité. Est-ce que j'allais être à la hauteur ? Est-ce que j'allais me lancer dans ce projet sur un forum où je venais tout juste d'arriver ? Puis je me souviens (parce que j'ai une bonne mémoire pour ce genre de trucs) avoir vu Jafas désespérée sur la CB, alors je me suis dis que j'allais tenter ma chance. Tout simplement parce que je suis admirative des gens qui n'abandonnent pas, qui restent motivés même si ce n'est pas facile. Franchement, j'ai adoré ça. Mes premiers articles me rappelaient l'époque du lycée où je faisais partie du journal. Et j'aime toujours autant la Gazette, même si j'aimerais avoir plus de retours des gens sur notre travail. J'ai aussi participé à mes premiers concours et, soyons honnête, c'était un petit défi pour moi. Je suis très protectrice en ce qui concerne mon écriture, non pas que je pense être très douée ou quoi (c'est plutôt l'inverse) mais que j'ai l'impression que mes univers en révèlent beaucoup trop sur moi. Et puis aussi parce que j'écris beaucoup trop et que tout le monde a la flemme de lire. Pendant des années, je me suis forcée à écrire plus, à m'améliorer et maintenant, j'en fais trop.
Les gens d'Epica. Je ne sais même pas quoi dire. Je n'en connais pas la moitié, je crois. Y'en a même quelques uns à qui je n'ai sûrement jamais parlé. Mais Epicarena c'est comme le royaume des Bisounours, tout le monde est beau, tout le monde est gentil. Le truc c'est que même si tu ne connais pas quelqu'un, il te parlera comme si c'était un ami, comme si tu le connaissais depuis longtemps. J'ai l'impression d'être dans une petite famille soudée. Dans la section RPG, je ne sais plus qui proposait que le lieu soit une sorte de Résidence comme dans "Juliette je t'aime". Et je trouve que ça résume bien le forum; une maison où tout le monde se croise, se connaît, se parle et s'aime. Je ne pensais pas rencontrer des gens comme ça en m'inscrivant, je ne pensais pas avoir de loooongues discussions sur ma boîte à messages, pouvoir débattre avec certains, raconter ma vie sur des messages de flood, vouloir à ce point faire gagner ma faction et m'investir dans un projet comme la Gazette. Je n'ai pas envie de faire une listes de personnes avec qui je m'entends le mieux, même si c'est évident qu'il y a des personnes que je connais mieux que d'autre. Par qui que ce soit, je sais que je serais bien accueillie, dans les bons comme dans les mauvais moments. Je me suis déjà connectée avec le moral à zéro et je suis repartie remotivée, à fond parce que c'est impossible de se sentir mal à Epicarena ou alors pas pour longtemps. Je conseillerais à n'importe qui de venir ici, ne serait-ce que pour une dose de bonne humeur quotidienne, pour un trop plein d'amour et d'affection. Je suis vraiment heureuse d'être venue, d'avoir laisser un peu les RPG de côté et surtout de m'amuser sur le forum, de ne jamais m'y ennuyer et de toujours apprendre davantage des gens qui côtoient ce drôle de monde qu'est Epica. Et je vous aime. Voilà, c'est tout.